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9 – L’aqueduc de Roquefavour, unique

Etait-il vraiment nécessaire de construire l’aqueduc de Roquefavour pour amener l’eau de la Durance à Marseille ? N’y avait-il pas d’alternative à ce colossal chantier ?

Non, la vallée de l’Arc rendait obligatoire une option de franchissement. Et encore, Franz-Mayor de Montricher a-t-il choisi le lieu où la vallée était la plus resserrée. Et si l’aqueduc a été préféré au siphon et la pierre à l’acier, c’était dans l’esprit de l’ingénieur pour préserver la beauté du paysage ! Grâce lui en soit rendue !

C’est l’ouvrage d’art majeur du colossal chantier du canal de Marseille qui amène l’eau de la Durance dans la cité phocéenne. Situé sur la commune de Ventabren, à mi-parcours du tracé du canal, l’aqueduc de Roquefavour enjambe la vallée de l’Arc sur trois rangs d’arcades en pierre taillée, mesure 400 mètres de long et 83 mètres de haut.

Le chantier va durer cinq ans et mobiliser pas moins de 300 tailleurs de pierre.

Une ligne de chemin de fer de 9 kilomètres est construite spécialement pour acheminer les blocs depuis les carrières situées près de Velaux.

Ces blocs, qui pèsent pour certains près de 15 tonnes, sont ensuite tractés sur la rive droite de la rivière, puis élevés par un treuil et mis en place à l’aide d’une grue géante.

Aqueduc-de-Roquefavour

Le 30 juin 1847, l’eau de la Durance, qui naît près de Montgenèvre dans les Hautes-Alpes, franchit l’aqueduc et au mois d’août les travaux sont achevés sans qu’aucun accident n’ait endeuillé le chantier.

L’un de ses premiers admirateurs est Alphonse de Lamartine, subjugué par la beauté de l’œuvre. Au cours d’une visite du chantier, plein d’enthousiasme, le poète s’écrit : « Le pont de Roquefavour est une des merveilles du monde. Le cadre est digne du tableau. Pour l’effet, il ne manque que la lune, soleil des monuments, quelques graminées et quelques stalactites pendantes de ci de là ».

Cette grande figure du romantisme est à ce moment-là stoppée net dans son envolée lyrique par Franz Mayor de Montricher qui n’en demandait pas tant : « Passe encore pour la lune, lance l’ingénieur, ce soir votre vœu peut être comblé. Quant aux stalactites, permettez-moi de vous dire, monsieur de Lamartine, que je n’en suis pas jaloux. Elles prouveraient que la cuvette de mon canal perd ses eaux et ne vous en déplaise, j’aime mieux le monument tel qu’il est ». Et le poète de rester muet devant cette répartie.

Aujourd’hui, dans toute l’Europe, l’aqueduc de Roquefavour représente le dernier ouvrage en pierre de taille encore en activité, exploité au quotidien par la société Eau de Marseille Métropole. Depuis le TGV, juste avant d’arriver à la gare de l’Arbois, on aperçoit ses arcades qui ont changé la vie des Marseillais et d’une bonne partie des Provençaux.